Voilà déjà 10 saisons que ma vie est rythmée au gré des orages, dont 5 activement depuis que j’ai le permis de conduire. Demeurant jadis en Bretagne, toute chasse un minimum conséquente en résultat rimait avec plusieurs jours à enchaîner les centaines voire les milliers de kilomètres. Si mon installation en Auvergne fin 2021 avait pour but de remédier à ce problème, cette nouvelle situation m’avait permis d’accéder à l’eldorado méditerranéen, mais pas encore au luxe de m’adonner à la chasse d’orages quasi à domicile. Un luxe que je n’ai par ailleurs jamais eu de ma vie, les orages foudroyants à base élevées ainsi que les supercellules semblaient concernés par une zone d’exclusion d’au moins 200km autour de la Bretagne. Si cela peut faire sourire le chasseur d’orages vivant depuis longtemps en plein cœur d’une zone orageuse, l’idée de pouvoir exploser la rentabilité kilométrique de chasses à l’orage de haut niveau était un peu le leitmotiv de cette saison 2022. 2000km pour une supercellule vs 200km pour le même résultat x4, ça sonne plutôt bien non ?
Mais 2022 commence de façon assez capricieuse, avec une saison qui tarde à s’activer. Jusqu’au mois de mai, où ça se décide sérieusement à bouger, jusqu’à en devenir quasiment épique, avec l’instauration d’un genre de contrat moral entre les chasseurs d’orages et Dame Nature, nous garantissant une dégradation orageuse de très haut vol tous les dimanche dans le Centre-Ouest. Dans le Centre-Ouest… Plus à l’Est, le ciel reste désespérément calme. Jusqu’au début du mois de Juin. Une nouvelle séquence orageuse de très haut niveau s’annonce. Cela fait près de 4 semaines qu’une récurrence d’orages violents à extrême se produit hebdomadairement, avec des organisations supercellulaires folles au gré de conditions atmosphériques idéales. Le genre de dégradation orageuse qu’on retrouve une fois par saison, voire une fois toutes les cinq saisons. Et c’est ce qui semble m’attendre pour ces premiers jours de juin, avec une montée crescendo, d’orages isolés nocturnes pour commencer jusqu’à un possible nouvel outbreak supercellulaire à domicile comme bouquet final.
Cette situation tombe à une période assez particulière, celle d’un changement de voiture, où je dois préserver mon véhicule tant au niveau des kilomètres que de potentiels dommages de carrosserie, avec à l’esprit les grêlons géants des dernières semaines. C’est donc avec un peu de pression que j’aborde ces jours à venir, je n’ai pas droit à l’erreur, mais en même temps, puisqu’on joue à domicile, chasser les orages reste le meilleur moyen de s’assurer de se tenir loin de la grêle.
Mercredi 1er Juin – Faux départ
En ce premier jour de l’été météorologique, c’est le Cantal qui est en ligne de mire, avec l’initiation d’une activité orageuse en première partie de nuit. Je décide de me placer vers Saint-Flour. Quelques orages s’initient en soirée au Nord de ma position mais s’activent réellement sur la Haute-Loire. Puis, une cellule en provenance du Sud-Ouest commence à s’activer et file droit dans ma direction. Quelques lueurs sont perceptibles, et un timide impact se manifeste enfin. L’ambiance de ce petit spaghetti rougeâtre dans les ténèbres de la nuit au dessus des montagnes est assez mystique.
Quelques minutes plus tard, sans nouvelle manifestation électrique, et alors que je dois me confiner dans l’habitacle de ma voiture pour éviter une semi-attaque de chien errant, l’orage est sur moi, et me gratifiera d’un positif à quelques centaines de mètres de ma position, dans la tourmente. Une fois la cellule passée, d’autres cellules du même type se présentent derrière. Mais, à l’activité essentiellement intra-nuageuse, je décide de ne pas m’éterniser et de prendre la direction du retour. Il faut garder des forces pour les prochains jours !
Jeudi 2 Juin – Rêve Kéraunique à la maison
Un peu refroidi par la médiocrité des orages de la nuit, c’est avec une certaine méfiance que j’aborde les derniers runs du modèle météorologique AROME qui voient de nouveau des orages dans le même secteur que la veille, en fin de journée, alors que les scénarios des jours précédents voyaient cela plus au nord. Si revenir au même endroit que la veille ne m’emballait guère, j’acceptais de m’y résoudre, jusqu’à ce que le dernier run sorti en fin d’après-midi fasse un virage à 180°, avec des orages attendus carrément sur l’Allier ! Dans cette confusion, et au vu des averses peu emballantes qui naissent sur le sud de l’Auvergne, je décide prudemment de rester chez moi, car je crois toujours au potentiel du Puy-de-Dôme que j’avais en tête les jours précédents, et au pire, je n’aurai qu’à me positionner en catastrophe plus au sud ou plus au nord si jamais je me trompais.
Une jolie petite supercellule nait en Haute-Loire, elle est hors de ma portée, et de toute façon je suis vraiment peu attiré par ce secteur que je connais moins que le reste de la région. Vers 18h, des orages se forment sur le Limousin, avec une certaine vigueur qui me laisse à penser qu’ils vont réussir à franchir la chaîne des Puys et venir s’exciter dans la plaine de la Limagne.
Après quelques errements liés à des spots inaccessibles pour mon véhicule (problème que sa remplaçante prévue prochainement doit régler), je décide de partir à environ 20km de chez moi, sur un spot qui donne sur les hauteurs de Clermont-Ferrand. C’est la première fois que je chasse à moins de 100km de mon domicile, le luxe de maîtriser le terrain sur le bout des doigts et d’évoluer sans GPS suffit déjà à me satisfaire ! Arrivé sur mon spot, un orage à base élevée absolument magnifique se tient devant moi. Il est malheureusement inactif en foudre, seules quelques décharges inter-nuageuses se manifestent une fois qu’il est sur moi.
Il est temps de fuir, l’orage prend de la vigueur en franchissant les derniers reliefs et semble grêligène. Qu’à cela ne tienne, je me trouve une station de lavage en quelques minutes, qui sera finalement inutile car le noyau de grêle passera quelques km plus au sud. Une deuxième cellule se glisse dans le sillage de la première. L’ambiance devient alors carrément magique, le soleil passe sous les bases, le tableau est idyllique, avec ces bases typiques d’orages à bases élevées, cette lumière, et de nouveau des inter-nuageux qui s’invitent.
L’ambiance est digne de la moonsoon, il ne manque plus que la foudre… Qui finit enfin par se manifester, avec un point d’impact visible ! La transition entre la lumière de coucher de soleil et l’heure bleue donne à chaque nouvelle image une ambiance un peu différente.
La foudre s’active de nouveau soudainement à l’avant du rideau, avec un timide mais très esthétique double impact sur la ville de Clermont-Ferrand, puis un impact beaucoup plus puissant encore plus proche. La lumière de l’heure bleue est magnifique, le tableau est idéal, je suis aux anges, je réalise là les plus belles ambiances de foudre de ma carrière. Je serai prêt à aller chercher ce genre d’ambiance jusque dans le désert de l’Ouest Américain, et je les obtiens à 15 minutes de chez moi ! C’est juste fou !
Et puis, le bouquet final. Le rideau de pluie est quasiment sur moi, je croise les doigts pour un impact plus proche dans le cadre, et je suis écouté. Un double impact s’abat dans l’enceinte de l’aéroport d’Aulnat, il tombe plein cadre, il est ramifié à souhait, d’une forme très esthétique.
L’orage se rapproche et commence à offrir un nouveau renforcement du foudroiement, cette fois-ci sur le plateau que j’occupe ainsi que dans mon dos. Il m’aura laissé profiter de près de 30 minutes de spectacle crescendo, un scénario absolument idéal, un instant mémorable qui restera gravé dans ma mémoire, tant les orages à base élevées sont une espèce peu communes, dont le caractère très localisé et bref rendent leur rencontre dans de bonnes conditions très rares et si précieuses.
Une soirée pleine d’émotions, la sensation d’une consécration dans ma carrière de chasseur d’orage, qui, sans exagérer, est comparable à ce que j’avais pu vivre quelques mois plus tôt suite à l’observation de ma première tornade en Italie. Réaliser des images qui cochent autant de cases : lumière, paysage, foudre ramifiée, base tourmentée ; le tout à quelques kilomètres de chez moi, est quelque chose de très plaisant. Ces quelques dizaines de minutes qui m’ont permis au prix de deux litres de carburant de réaliser plusieurs images fortes pourraient balayer les dizaines de milliers de kilomètres parcourus pour quelques rencontres furtives avec une ou deux supercellules, un peu de foudre proche qui me laisse sur ma faim car j’aurai à chaque fois pu mieux faire. Là, j’étais au bon endroit, au bon moment, l’appareil tourné au bon endroit, les bons réglages. Un véritable accomplissement kéraunique. Qui le sera d’autant plus que, j’étais le seul sur mon spot, et même le seul sur le coup aussi proche de cet orage. Cette soirée tellement magique suffisait à me satisfaire pleinement de cette séquence orageuse, voire même de la saison entière, et j’étais pourtant loin d’imaginer que, 48 heures plus tard, c’est un tout autre accomplissement qui allait m’attendre, à peine plus loin de chez moi…
Vendredi 3 Juin – Sur ma faim
Après l’incroyable moment passé la veille, c’est avec une sérénité jusque là inégalée que j’aborde cette nouvelle journée de chasse. A partir de maintenant, tout n’est que bonus. Et puis, c’est de nouveau le Puy de Dôme que j’ai en ligne de mire, et il faut dire que chasser les orages en s’ôtant toute pression financière est un luxe que je découvre et qui a une certaine saveur. A part quelques heures de mon temps, ces chasses, quel que soit le résultat, ne nécessitent aucun effort financier de ma part de par leur kilométrage dérisoire par rapport à une année de chasse normale depuis la Bretagne (environ 20 000km) les années précédentes.
Ce soir, la situation est mieux cernée, et, après l’insolence d’un restaurant en famille comme occupation pré-orageuse, les cumulifications importantes à mon sud me rappellent à mon devoir. Le début d’arcus que j’aperçois au niveau de la zone commerciale m’amènent à un repositionnement express plein Nord. Me voici à Riom, en train de profiter de cet arcus un peu trop timide au soleil couchant.
Je continue de le précéder, ce qui m’amène jusqu’à la frontière avec l’Allier, les bases sont très tourmentées, mais il ne faudra pas compter sur un feu d’artifice comme la veille, la foudre est désespérément absente…
Je laisse alors l’orage passer, et je profite à l’arrière de celui-ci, une fois la nuit tombée, d’une activité électrique stroboscopique comme je n’en avais pas vu depuis longtemps, et même, de décharges internuageuses rampantes quasi incessantes, spectacle typique des arrières de MCS, qui ne rend pas grand chose en photo, mais a quelque chose de surréaliste et envoutant vu à travers les yeux en pleine nuit.
Au final, part ce timide arcus vespéral, les cartes mémoires sont assez vides, et, à l’arrière, c’est un paquet pluvio-orageux très moche qui se présente, je redescends donc chez moi sur ma faim. Et puis, vers minuit, alors que je suis aux portes de Clermont-Ferrand, un magnifique impact de foudre se manifeste. Puis un deuxième, avec une décroissance en chapelet caractéristique : une cellule a pris dans la pluie stratiforme, le genre de cadeau nocturne qui laisse espérer quelques minutes de foudre esthétique. Mais, cette fois-ci, contrairement à la veille, je ne suis pas au mieux pour trouver un point de vue, et je sais que mes chances d’en tirer quelque chose sont compromises tant le caractère éphémère de ce genre d’activation électrique le rend insaisissable. Le temps d’y arriver, la pluie m’a déjà gagné, il eut fallu que je me décide à rentrer seulement dix minutes plus tôt pour en profiter au mieux. C’est un impact positif très proche et particulièrement puissant qui signera la fin d’une chasse laborieuse. Mais la journée du lendemain s’annonce épique.
Samedi 4 Juin – Apothéose supercellulaire
La journée d’aujourd’hui s’annonce à haut risque. L’apogée de cette séquence orageuse, avec un risque marqué de supercellules destructrices du même calibre que les semaines précédentes. Mais cette fois-ci, je suis directement en plein coeur de la zone à risque, avec l’initiation de supercellules sur le Massif Central, pour ensuite se structurer une fois en plaine du Puy de Dôme et filer ensuite vers l’Est. Pour les supercellules, c’est ma configuration préférée, mêler structures supercellulaires abouties à mon secteur de chasse favori, c’est le genre de situation que je convoite depuis mon adolescence. Mais au vu du caractère grêligène qu’a pu prendre ce type d’orage ces dernières semaines, j’ai conscience du niveau de la chasse qui m’attends, et de la qualité des décisions qui sera nécessaire pour préserver ma voiture d’un pilonnage de glaçons géants.
Deux choix s’offrent à moi, soit cueillir les supercellules dans le Puy de Dôme peu après leur initiation au dessus des reliefs plus à l’ouest, soit aller les attendre plus à l’est, en Saône-et-Loire, à maturité. Compte tenu de l’enjeu véhicule, à la fois pour réduire les kilomètres et pour mettre toutes les chances de mon côté en chassant dans un terrain que je maîtrise parfaitement, je fais le choix une nouvelle fois de rester à la maison.
Si le modèle AROME voit uniquement un énorme MCS en soirée, j’ai du mal à y croire, et la cumulification croissante en milieu d’après-midi me conforte à l’idée de ne pas tarder à me placer.
Peu avant 17 heures, le premier orage se forme au sud de Clermont-Ferrand. La luminosité est encore forte, j’en suis à l’écart, et vu depuis ma position, ça ne ressemble pas à grand chose. Mais la signature radar et les premiers témoignages sur les réseaux sociaux faisant état de grêlons de 6cm au nord-est du département, ainsi que d’images de structure supercellulaire, je comprend que le bal est en fait bien lancé. Et à mesure que cet orage s’éloigne, les bouillonnements très vigoureux témoignent du caractère violent de cet orage
Pendant ce temps là, au dessus de la chaîne des Puys, les faux départs se multiplient. Jusqu’à 18h. Une drôle de structure se met en place sur l’horizon, tellement surréaliste qu’on croirait presque à un troll de stratus qui se prend pour un mésocyclone.
Mais à mesure que cette structure me gagne, je comprend que je suis bel et bien en train d’assister à la genèse d’une supercellule juste devant mes yeux, dont la structuration évolue à chaque minute qui passe.
L’air est assez humide, mon placement est idéal, cette supercellule va me tangenter, tant mieux, car le rideau de grêle s’épaississant sur la droite rappelle que la dimension plus modeste de cette supercellule, probablement de nature LP, ne doit pas amener à la prendre à la légère pour autant. Alors qu’elle prend de la vigueur en filant vers le Nord-Est, dans le Limousin, une cellule explose à vitesse grand V.
Vue de loin, aucun doute quant à la vigueur de cette orage, l’image radar confirme l’éclosion d’une supercellule et même d’un split en cours. Le moteur droit file vers le Nord du Puy de Dôme, décision est prise de l’intercepter. Sur la route, je commence à deviner au loin un très beau mésocyclone, et aperçois même quelques extra-nuageux sortir à l’avant. Peu avant 20 heures, me voici enfin sur un promontoire permettant de l’observer pleinement. Malheureusement plus de manifestation de foudre, mais une nouvelle fois, mon placement est au top, et la structure est absolument dingue. Un cas d’école de supercellule classique, le plus beau spécimen que j’ai pu rencontrer à ce jour.
L’ambiance au soleil déclinant, au dessus des premières collines de Combrailles, est juste magique. Après de la foudre à base élevée 48 heures plus tôt, me voici à immortaliser une structure supercellulaire aboutie, dans des conditions de lumière et de paysage toutes aussi réjouissantes. Je vis une nouvelle fois un moment fort de la saison et même de ma carrière. En se rapprochant, je profite au mieux de cet empilement d’assiette sous la base de ce monstre.
Au vu de sa signature radar qui laisse apparaître une vaste zone violette et même quelques pixels blanchâtres, il ne fait nul doute que, sous cet orage, ce doit être l’enfer. Pourtant, vu d’ici, le spectacle est esthétique, poétique, et un néophyte ne pourrait soupçonner le caractère extrême de cet orage.
L’orage s’évacue, et permet, sous les derniers rayons du soleil, d’apprécier la structure dans son ensemble tandis qu’elle file vers le centre de l’Allier.
Alors qu’on pourrait croire que cette supercellule était le clou du spectacle, il n’en est rien. Dans son sillage, une autre supercellule encore plus marquée se manifeste. Elle est énorme, et au radar, l’écho en crochet ainsi que l’intensité des précipitations fait relativiser l’intensité de la supercellule que je viens de rencontrer, pourtant déjà de haut niveau. Décision est prise de redescendre plus au sud, afin une nouvelle fois de soigner au mieux son placement. Arrivé au sud d’Aigueperse, c’est un nouvel extra-nuageux phénoménal, avec plusieurs rallumages, qui me nargue, hors cadre. La structure se rapproche, et, visuellement, je sais que je suis une nouvelle fois très bien placé pour observer la structure tout en restant hors des précipitations.
Une fois que l’orage glisse au nord, je décide d’aller sur son sillage ramasser les grêlons. La végétation broyée sur la route retarde mon passage, mais une fois au Nord de Gannat dans l’Allier, je ramasse des grêlons de plus de 7cm ! Grêlons qui sont au sol depuis près d’une heure, et qui ont eu le temps de fondre. Mon collègue Antoine Besse a pu intercepter le coeur de cet orage à l’abri sous une station service, et a quant à lui ramassé des grêlons de 9cm !
Face à cette multitude de glaçons démesurés au sol, je me rappelle que chasser des supercellules de ce calibre n’a rien d’anodin, et peut me satisfaire d’avoir su parfaitement gérer mon placement face à ces trois supercellules grêligènes rencontrées de près. D’ailleurs, à part quelques gouttes anecdotiques sous l’enclume de la première supercellule LP, j’ai été parfaitement au sec. Les habitants de Gannat et de Vichy ne pourront en dire autant.
Cette folle soirée se termine avec l’observation des derniers coups de foudre noyés dans la flotte d’un MCS.
De retour chez moi, je réalise pleinement l’événement dont j’ai été témoin, celui d’une dégradation majeure, avec un outbreak de supercellules violentes à extrêmes, si j’ai chaque saison l’occasion de croiser la route furtivement de quelques supercellules, en observer autant en si peu de temps et dans un espace restreint, en maîtrisant au mieux le placement, est un nouvel accomplissement après celui keraunique deux jours plus tôt. De façon générale, je me satisfais à la fin de cette séquence orageuse exceptionnelle vécue dans un périmètre restreint autour de chez moi, d’avoir su être à la hauteur et d’en avoir tiré des images dont je rêvais depuis des années.
D’ailleurs, la satisfaction de ce que j’ai vécu ces derniers jours dépasse largement le cadre stricto-senso orageux, ces quelques jours me confortent aussi dans l’idée d’avoir œuvré ces derniers mois pour avoir totalement changé de vie, d’avoir quitté la Bretagne pour l’Auvergne. Nul doute que je n’aurai pas vécu cet épisode orageux de la même manière sans cela. Pouvoir vivre ma passion pour les orages de façon pleine et sereine, sans devoir débourser des centaines d’euros pour ces quelques jours de chasse, sans devoir me mettre dans une situation professionnelle embarrassante, ça c’est aussi un accomplissement. Ces quelques jours de chasse en terrain conquis me confortent dans l’idée que, ça y est, j’ai trouvé un équilibre plus juste entre ma passion très forte pour les orages et le reste…
Ces quelques jours de chasse exceptionnels me font aborder la suite de la saison avec une grande sérénité, la saison 2022 est déjà hors norme, et cette récurrence de supercellules était loin d’être terminée…